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Annabel Perrigueur, artiste peintre plasticienne passionnée et engagée à Philadelphie

Annabel Perrigueur, artiste peintre plasticienne passionnée et engagée à Philadelphie

Peintre française Annabel Perrigueur
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Passionnée d’art sous toutes ses formes, Annabel Perrigueur réalise un travail artistique avant-gardiste, dans lequel les matières et les couleurs se côtoient pour créer un résultat 3D surprenant. Son matériau de récupération préféré ? Les capsules de café Nespresso, qu’elle manipule avec brio pour donner des effets spectaculaires.

Inspirée par le mouvement impressionniste, mais aussi influencée par la culture Pop Art, le Street Art et la Mode, le style d’Annabel reflète sa modernité et son éclectisme. Rencontre avec cette expatriée française de talent, qui a réussi à se réinventer avec succès sur le sol américain.

Pour les lecteurs de French Radar qui vous découvrent, pourriez-vous vous présenter ?

Je suis Annabel Perrigueur. Je suis française et vis à Philadelphie (Etats-Unis) avec ma famille depuis 2014. Je suis peintre plasticienne, spécialisée dans l’Upcycling Art. J’incorpore à mes peintures, des matériaux recyclables tels des capsules Nespresso ainsi que des matériaux peu communs tels que des plumes, des métaux légers, du Crystal Swarovski. Il m’arrive de peindre aussi parfois, une partie de mes toiles avec du vernis à ongles !

Peintre française Annabel Perrigueur
“Asian Dreams” par Annabel Perrigueur

Comment est née votre vocation d’artiste ?

L’Art est pour moi une passion de longue date ! Toute petite déjà, je passais mon temps à dessiner… des femmes principalement, toujours élégamment coiffées de chapeaux, de robes très stylées et de talons hauts. Cette passion pour le dessin s’est confirmée sur les bancs de l’école. Je me souviens au collège attendre impatiemment les cours de dessin du jeudi ; mon professeur me réservait toujours des travaux plus élaborés afin de satisfaire ma soif d’apprendre. J’ai bien sûr très vite, pris des cours aux Beaux-Arts en ayant en tête d’embrasser une carrière artistique et devenir styliste. Pourtant, alors encore jeune adolescente, j’ai émis des doutes sur ce métier et ai finalement préféré me tourner vers des études et une carrière à vocation moins créative !

J’ai vécu à Paris et exercé mon métier dans le secteur de la Finance pendant presque 20 ans, mais cette passion ne s’est jamais éteinte : j’ai continué à travailler la technique et à perfectionner mes connaissances en prenant des cours du soir aux Beaux-Arts de Paris avec comme spécialité les modèles vivants au fusain. Les formes, les rondeurs et les ombres m’ont toujours fascinées. Puis, j’ai voulu changer de discipline et me suis intéressée à la sculpture en commençant par le modelage. Le fait de travailler en 3D fut pour moi, une véritable révélation ! Aux côtés d’un professeur passionné et passionnant, j’ai adoré travailler et sentir la matière sous mes doigts pour donner corps à des portraits ou personnages à 360°. Cette combinaison de techniques en dessin et en sculpture a indéniablement nourri mes inspirations et le travail que je réalise aujourd’hui. Tant et si bien que je ne conçois pas de réaliser un tableau sans ce jeu de matières et de profondeur.

L’envie de travailler les volumes et de combiner les matières aux couleurs s’est révélée grâce à la sculpture

Qu’est-ce qui vous a poussé à travailler avec des textures et des matériaux recyclés ?

Comme je l’ai mentionné précédemment, cette envie de travailler les volumes et de combiner les matières aux couleurs s’est révélée grâce à la sculpture. C’est aujourd’hui, un élément charnière, devenu un incontournable dans mon processus de création.
Je dirai même que ce qui m’exalte le plus, c’est cet aspect final de la création où je vais pouvoir jouer sur les formes et les effets afin de lui donner une autre dimension. En ce qui concerne les matériaux choisis et en particulier les capsules de café Nespresso, j’ai toujours eu envie de travailler ce matériau. Au delà du fait qu’il se magnifie à la lumière, l’aluminium est si flexible que je peux le manier aussi précisément que je le souhaite. Et à l’heure où le constat climatique est plus qu’alarmant, il m’est apparue judicieux de créer et d’innover avec des matériaux renouvelables/recyclables pour leur donner une seconde vie.

Aujourd’hui, il est vrai que je travaille principalement avec les capsules mais j’aime expérimenter de nouvelles textures et de nouveaux effets. Il n’est donc, pas improbable que je travaille dans un futur proche avec de nouveaux matériaux, puissent-ils être aussi surprenants qu’innovants.

Quel est votre processus de création ?

Mon processus de création se fait en plusieurs phases. Vient tout d’abord le temps où je puise mon inspiration : je m’imprègne beaucoup de mes voyages et de mon environnement quotidien pour transposer mes idées, les couleurs et la diversité des cultures sur la toile.
Une fois le projet défini, je décide très rapidement du matériau principal qui viendra enluminer et « texturer » ma toile. Puis, crayon en main, vient la phase du croquis, probablement la phase la plus excitante de l’oeuvre puisqu’elle engage un nouveau projet créatif. Le choix des couleurs et leur pose en peinture (je travaille l’acrylique principalement) se font ensuite presque naturellement. Vient enfin la phase ultime, celle qui m’exalte le plus, celle où je vais découper, tailler et travailler dans la précision le(s) matériau(x) qui donnera(ont) de la profondeur et du relief à mon tableau. C’est sans conteste, ce travail de « petites mains » qui me procure le plus de satisfaction dans le processus de création et notamment lorsqu’il s’agit de réaliser une oeuvre sur-mesure.

Tableaux LOVE de l'artiste peintre Annabel Perrigueur
Série “LOVE” réalisée en capsules Nespresso 

Que vous apporte la peinture ? Quelles sont vos inspirations artistiques, vos influences ?

Comme bon nombre d’artistes, le dessin et la peinture m’apaisent. Lorsque je suis dans «ma bulle», autrement dit dans mon atelier, je me laisse porter par l’inspiration du moment et crée oubliant presque toutes notions du temps. J’aime l’Art sous toutes ses formes.
Ainsi, j’aime contempler les tableaux de nombreux peintres impressionnistes ou post-impressionnistes comme Claude Monet, Auguste Renoir, Edgar Degas ou Toulouse Lautrec qui renvoient à des scènes de vie dans lesquelles on semble pouvoir s’imiter.

J’attache aussi, beaucoup d’importance à l’artisanat et suis très admirative des métiers de l’art tels que la cristallerie, la joaillerie, la maroquinerie, la Haute-couture mais aussi, ceux qui sont liés à la restauration et préservation du patrimoine. C’est important de préserver et transmettre ces savoir-faire si particuliers qui font d’ailleurs de la France, le référent du luxe à l’échelle mondiale.

C’est pourquoi, je suis et apprécie particulièrement le travail de ces ingénieux artistes et créateurs multi-disciplinaires qui prônent pour l’artisanat et l’utilisation de matériaux nobles qui nous emmènent parfois, vers des créations fantasques.
Aussi, dans des registres bien différents, je citerai ces artistes inspirants : Christian Louboutin pour avoir eu l’idée un jour, de peindre les semelles d’une paire d’escarpins avec du vernis rouge faisant aujourd’hui de lui, Le designer de chaussures le plus connu au monde ; L’architecte italien Renzo Piano qui a en autre, conçu le Centre Pompidou et le building du NY times ; le muraliste brésilien Eduardo Kobra pour ses fresques humaines et colorées, les sculptrices américaines Courtney Matisson et Crystal Wagner pour leur univers et leurs sensibilités.

Je nourris mon inspiration de la rue, de la mode et des voyages. J’aime surprendre et trouver les détails uniques de chaque sujet.

Quel message souhaitez-vous faire passer à travers vos œuvres ?

Peinture HOPE d'Annabel Perrigueur au Talking Pop Art à Philadelphie

Mon univers artistique est assez hétéroclite. Je suis capable de réaliser des pièces Trendy ou «Très Chic» comme se plait à dire ma clientèle américaine, car l’univers de la Mode ou du spectacle est une de mes inspirations fortes mais pour autant j’aime aussi, travailler sur des oeuvres ayant une vraie démarche humaine.

Je ne me définis pas comme étant une artiste revendicative mais je pense qu’il faut savoir utiliser son image et son exposition médiatique pour dénoncer certains travers de notre société et/ou pour représenter des causes qui nous semblent justes.
C’est la raison pour laquelle je travaille régulièrement avec le National Liberty Museum à Philadelphie. Ce musée représente pour moi, plus qu’un lieu culturel, il défend de vraies valeurs humaines telles la Liberté, la Résilience ou encore la Tolérance qui deviennent des valeurs fragiles dans le monde d’aujourd’hui. Ce lieu d’Art abrite l’âme de ces héros du quotidien ou du passé tels que Nelson Mandela ou encore la jeune pakistanaise Malala Yousafzai qui se battent ou se sont battus au péril de leur vie pour offrir à leurs prochains, un monde meilleur et plus tolérant.

Dans ce contexte, ma dernière participation au NLM fut celle pour « Graphic Content » (une exposition qui s’est tenue de Juin à Nov. 2021) dont l’objectif était de dépeindre ouvertement les fléaux grandissants de notre société. J’y ai présenté « Talking Pop Art » une peinture Mix-Media réalisée tout en capsules Nespresso par laquelle j’ai revisité 5 grandes oeuvres du mouvement Pop Art du 20 et 21ème siècle. Avec ce HOPE très coloré (en hommage à l’artiste américain Robert Indiana), j’ai voulu apporter une note optimiste à 4 sujets qui sont au coeur des débats et enjeux politiques actuels : les pathologies psychiques et psychologiques fortement développées depuis l’épisode du Covid-19, l’intolérance sous toutes ses formes, la problématique de l’évolution climatique et la montée en puissance de la violence notamment avec le port des armes à feu.

Antérieurement, j’ai également, participé à une exposition sur la thématique de la Liberté avec un tableau intitulé « Fragile Freedom ».
Depuis, cette oeuvre se trouve à ASHE, un établissement médical récemment ouvert par le Dr Ala Stanford à Philadelphie suite à une donation que j’ai faite à l’organisation médicale The Black Doctors Covid-19 Consortium. Un geste symbolique qui pour moi, vient saluer et soutenir le travail quotidien des médecins autour de ce combat.

Vous avez participé à Philly Loves Bowie, la quatrième célébration annuelle de David Bowie et de son lien avec la ville de Philadelphie. Que représente cet artiste pour vous ?

Peinture de David Bowie lors de l'exposition Philly Loves Bowie

Difficile de rester insensible à ce personnage iconique qui aura autant marqué la mode que la Pop.
J’ai toujours été intriguée par l’univers de cet homme qui a su se réinventer au fil de ses albums et de ses avatars. Et comme beaucoup d’entre nous, j’ai grandi en écoutant ses chansons au style indémodable. C’était donc, comme une évidence que de participer à la 4ème édition de « Philly Loves Bowie week » à laquelle je serai de nouveau en janvier prochain.

Vous vivez actuellement aux USA, est-ce votre première expatriation et pourquoi cette destination ?

C’est en effet ma 1ère expatriation. Après avoir vécu presque 20 ans à Paris, mon mari et moi-même aspirions à un changement de vie et offrir à nos enfants, une expérience de vie enrichissante à l’étranger. Aussi, lorsque la société de mon mari nous a proposé de rejoindre les USA, ce fut une réponse unanime. Et en ce qui concerne la location, ce fut un heureux hasard car la 1ère fois que j’ai visité les USA, c’était la ville de Philadelphie en Pennsylvanie en 1997. Certes, la ville a bien évolué depuis mais c’était presque comme une évidence… un retour aux sources.

M’installer aux Etats-Unis m’a donné des ailes et m’a permis de concrétiser un rêve de longue date

Quels conseils donneriez-vous aux artistes français qui désirent vivre de leur art aux Etats-Unis ?

Les Etats Unis sont sans nul doute, le pays idéal pour se réinventer. Les Américains ont un état d’esprit très enclin à accueillir ceux qui ont la fibre entrepreneuse et des projets innovants à proposer.

M’installer aux Etats Unis m’a donné des ailes et m’a permis de concrétiser un rêve de longue date que je ne me serais peut-être pas autorisée en restant en France faute de préjugés ou de curriculum. Aussi, je dirais que quelque soit votre âge ou le milieu d’où vous venez, il faut aller jusqu’au bout de vos ambitions et mettre ses inhibitions de côté pour pénétrer ce marché de l’Art qui peut paraître parfois, fermé ou trop élitiste.

Il ne faut pas hésiter à pousser les portes des galeries, prétendre aux Open call qui vous semblent appropriés, suivre les conseils venant d’artistes, curateurs ou autres experts de l’Art et compléter vos cursus par des formations spécifiques si nécessaire.
La talent et la persévérance paient forcément un jour ou l’autre et les révélations se font bien souvent grâce à quelques rencontres immuables.

Rose Abstract, peinture par Annabel Perrigueur
“Rose Abstract“, pièce abstraite en capsules Nespresso

Pour conclure cette interview, quels sont vos projets ?

Je viens de terminer l’exposition « Itinerancy 4 » au coeur de Brooklyn, aux côtés de mes 3 acolytes de « Women Artists from France to USA ». Un projet expérimental et créatif qui a réuni nos 4 univers artistiques autour d’oeuvres communes et qui a fait l’unanimité auprès de nos visiteurs et collectionneurs. Une collaboration que nous aurons à coeur de renouveler très prochainement.

Puis, je participerai au « 17th Annual Small Works Show » de 440 Gallery située au Sixth Av. – Ninth street à Brooklyn – NYC du 1er décembre 2021 au 7 janvier 2022 où je présenterai pour la première fois, une pièce abstraite réalisée en capsules Nespresso.

Enfin, c’est avec grand plaisir que je réitèrerai une nouvelle édition de « Philly Loves Bowie Week » avec le National Liberty Museum du 7 janvier au 27 mars 2022 au cours de laquelle j’explorerai cette fois, le côté Fashion de l’artiste qui a été considéré comme l’un des plus influents dans l’histoire de la mode britannique.
Au delà de rendre hommage à l’artiste, c’est un évènement qui me tient à coeur puisqu’une partie des fonds collectés lors de la vente des oeuvres sera reversée au CHOP (Children Hospital of Philadelphia) pour aider à soigner les enfants atteints du cancer.

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