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Interview Expat : Kenza, une française à Winnipeg

Interview Expat : Kenza, une française à Winnipeg

Photo de Kenza, expatriée française et prof FLE à Winnipeg (Canada)
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Quand elle était enfant, Kenza rêvait de devenir enseignante. Quelques années plus tard, et après des études pour obtenir un master FLE (français langue étrangère), le rêve devient réalité. Rencontre.

// Introduction

Aujourd’hui, son métier lui permet de voyager et de parcourir le monde. Kenza en profite. Elle est ce que l’on appelle une serial-expat qui collectionne les expériences et les destinations : Angleterre, Australie, Hongrie et bien sûr le Canada. C’est à Winnipeg, dans la charmante province du Manitoba, qu’elle s’est installée en avril 2017 pour y enseigner le français.

Alors que Montréal, Toronto et Vancouver sont 3 agglomérations communément prisées par les Pvtistes, expatriés et voyageurs, Kenza, elle, a préféré Winnipeg. Bien que peu connue, c’est pourtant la 8ème ville du pays. En plus d’une qualité de vie assez incroyable, la ville bénéficie notamment d’un important carrefour artistique, culturel et économique. Saviez-vous que plus de 100 langues y sont parlées ?

Départ immédiat pour le centre du Canada, où Kenza partage avec nous son expérience d’expatriée française, dans un cadre magnifique qui ne manquera pas de vous séduire. Go – c’est parti pour le grand bol d’air frais !

// PRESENTATION

  • Prénom : Kenza
  • Age : 29 ans
  • Situation familiale : En couple
  • Profession : Professeur de français langue étrangère (FLE)
  • Pays et Ville d’origine : France > Paris
  • Pays et ville d’accueil : Canada > Winnipeg
  • Nombre d’années en expatriation : 8 années

// AVANT VOTRE EXPATRIATION

Kenza, expatriée française à Winnipeg (Canada)Qu’est-ce qui vous a amené à vous expatrier au Canada ?

La première fois, je suis partie avec le programme d’échange du CIEP, qui envoie des étudiants en langues ou en lettres partout dans le monde pour devenir assistants de professeurs de français locaux. Je vivais en Angleterre depuis 3 ans à ce moment-là, j’avais envie de changer d’air et les postes proposés étaient tous en université, je voulais vivre cette expérience.

J’ai passé à 1 an à ce poste, après j’ai beaucoup voyagé et enseigné partout dans le monde mais j’ai décidé que c’était au Canada que je voulais m’installer, alors j’ai demandé un PVT que j’ai eu la chance d’obtenir du premier coup et je suis revenue en 2017 !

Les formalités ont-elles été compliquées à remplir ?

Pour le programme d’assistants de langue, il y a eu des entretiens de sélection avec des professeurs d’université, un test de langue, un dossier à remplir. Puis une fois sélectionnée, j’ai dû faire la demande de permis de travail auprès du gouvernement canadien. C’était en 2013 donc plus simple que maintenant, ils demandaient beaucoup moins de papiers à l’époque.

Pour le PVT, c’est une loterie… donc il faut s’armer de patience et espérer être tiré au sort.

Ville de Winnipeg au Canada

Qu’est-ce qui aurait pu faciliter la préparation de votre expatriation au Canada ?

Des témoignages sur le coin où j’allais ! En effet, la première année, je me suis retrouvée à Brandon, Manitoba, une toute petite ville sur laquelle j’ai trouvé peu d’informations. Il y a peu de choses sur le Manitoba sur Internet, cette province n’attire ni les Pvtistes ni les voyageurs mais j’essaye de changer ça à mon échelle avec mon blog.

Quitter la France, votre famille, vos amis, votre quotidien, est-ce que cela n’a pas été trop compliqué à gérer ?

Non, car à ce moment-là j’étais déjà partie depuis 3 ans. Le tout premier départ avait été plus difficile mais ensuite, j’étais repartie en connaissance de cause. Mon dernier départ pour un PVT à Winnipeg en avril 2017 était mûri de longue date.

// VOTRE EXPATRIATION ET INTEGRATION

Le drapeau canadien flottant avec les montagnes en arrière planEst-il facile de se loger à Winnipeg ?

Malheureusement, pas trop. Il y a peu d’offres de colocation et peu de locations disponibles. Les appartements meublés n’existent pas, il faut investir dans pas mal de choses à l’arrivée. Sans historique de crédit, les agences ne font pas confiance aux nouveaux arrivants et les arnaques sont nombreuses. Je suis tombée sur un propriétaire malhonnête qui a essayé de me voler ma caution, mais il y a des services qui peuvent venir en aide. Pour un appart avec une chambre, il faut compter environ 1.000 dollars par mois.

Votre intégration a-t-elle été rapide et vous êtes-vous facilement adaptée à votre nouveau pays ?

Oui, les gens sont extrêmement accueillants au Manitoba. Certaines choses surprennent en arrivant (le nombre de trucks, la taille des produits, la largeur des routes) mais on s’y habitue !

Avez-vous des amis originaires de la région et quels sont vos conseils pour se lier d’amitié avec les locaux de Winnipeg ?

Bien qu’accueillants et curieux, les gens à Winnipeg ont du mal à laisser entrer de nouveaux membres dans leurs cercles amicaux, construits depuis l’enfance ou l’université. Je n’ai pas de conseils à donner ni de solution miracle à appliquer.

“Les gens sont toujours émerveillés qu’on ait quitté la France pour venir vivre dans le froid.”

De manière générale, comment sont perçus nos compatriotes ?

Assez positivement ! Les gens sont toujours émerveillés qu’on ait quitté la France pour venir vivre dans le froid.

Quels sont les changements dans la vie de tous les jours qui vous ont le plus marqué ?

Le froid justement ! Il peut régulièrement faire jusqu’à moins 40 et cela demande beaucoup de couches de vêtements. L’hiver dure pratiquement 6 mois.

Ecureuil dans les montagnes canadiennes

Quels sont les 2 + et les 2 – de votre pays d’expatriation ?

2 + : la mentalité extrêmement positive et le fait que tout est possible, toutes les opportunités sont à créer .
2 – : le coût de la vie et les aléas des procédures d’immigration.

Pour réussir son intégration, quel est le meilleur conseil que vous puissiez donner aux nouveaux expatriés ?

Sortir de son carcan de français, arrêter de râler et s’ouvrir !

// VOTRE QUOTIDIEN D’EXPATRIEE

Petite bouteille de sirop d'érable posée dans la neigeAvez-vous conservé vos habitudes alimentaires et quelles sont vos spécialités canadiennes préférées ?

Plus de pain, plus de fromage ! On en trouve bien sûr, et de bonne qualité, mais je n’ai pas recréé ces habitudes. J’aime tout ce qui est à base de sirop d’érable, les pancakes et la culture du brunch, la tourtière (une tourte à la viande) et une poutine de temps en temps ne fait pas de mal !

Enseigner à des enfants canadiens est-ce différent par rapport à ce qui se pratique en France ?

Oui ! Les enfants sont beaucoup plus actifs, peuvent se lever, se déplacer dans la classe… Ils sont aussi très curieux et font des tas d’activités, sportives, scientifiques, artistiques. Et d’ailleurs, l’école ne commence qu’à 5 ans.

“Winnipeg a un quartier entièrement francophone.”

(Saint-Boniface)

La culture francophone existe-t-elle à Winnipeg ?

Oui, Winnipeg a un quartier entièrement francophone avec la plus grosse proportion de francophones à l’ouest du Québec. Les services sont disponibles dans les deux langues, qu’il s’agisse de démarches gouvernementales, de poste, de banque, de santé. Il est possible de vivre et travailler en français.

Quels sont les incontournables du Manitoba ?

Les parcs bien sûr, les ours polaires à Churchill (mais c’est très cher !), les champs à perte de vue et les festivals.

Eglise de Winnipeg (Canada) sous la neige

Winnipeg étant plutôt isolée sur la carte du Canada, vous arrive-t-il de voyager dans d’autres régions ou pays voisins ?

C’est assez difficile. Il faut rouler environ 7h pour sortir du Manitoba, vers la Saskatchewan ou l’Ontario. Aller à Toronto prend 2 jours. Mais le Minnesota est tout près, Minneapolis et Chicago sont à quelques heures de route.

Le mot ou l’expression typique du Canada que vous utilisez le plus souvent ?

Kitty corner, pour dire “en diagonale”.

Le saviez-vous ? On dit de Winnipeg qu’elle est le berceau culturel du Canada.

Recommanderiez-vous Winnipeg à une famille qui souhaite s’expatrier au Canada ?

Bien sûr ! Les logements sont abordables, il y a des francophones, des tas de choses à faire en famille.

Vous avez créé un blog cupsofenglishtea.com – De quoi est-il question et à qui s’adresse votre blog ?

Je raconte mes expatriations, mon quotidien de prof de FLE et mes voyages. Je m’adresse donc à d’autres profs confirmés ou aspirants, mais aussi aux Pvtistes.

// VOS RACINES

Carte de l'Europe avec la France aux couleurs nationalesAvez-vous parfois “le mal du pays” ? Si oui, quel est votre remède pour y remédier ?

Pas vraiment ! Je suis partie depuis trop longtemps.

A quelle fréquence retournez-vous en France ?

Avant, lors de mes expatriations précédentes, je rentrais au moins 1 fois par an. Là, cela va faire 2 ans que je ne suis pas rentrée et je n’ai aucune date de prévue.

Qu’est-ce qui vous manque le plus de l’hexagone ?

L’architecture parisienne et les vols low-costs.

Aujourd’hui, vous sentez-vous plus française ou bien canadienne ?

Toujours française, mais j’ai adopté des réflexes canadiens : la politesse, la douceur de vivre, faire la queue, le fait de ne plus se parfumer.

Lorsque vous dormez, vous rêvez en quelle langue ?

Bilingue !

// CONCLUSION

Globe terrestre entouré de fleurs jaunes et rosesAvez-vous d’autres projets d’expatriation ?

Pas pour l’instant.

Et si cette expatriation était à refaire ?

Je ne changerai rien. Le timing comme la destination étaient parfaits.

Les 3 mots qui résument le mieux votre aventure au Canada ?

Manitoba, bien-être, couchers de soleil.

// Contact

Blog : cupsofenglishtea.com
Instagram : @cupsofenglishtea
Facebook : @cupsofenglishtea
Twitter : @cupsenglishtea

// En apprendre plus sur Winnipeg en vidéo

Découvrez en images la ville de Winnipeg et ses nombreux avantages, grâce à cette très courte vidéo proposée par Economic Development Winnipeg Inc. (en anglais)

Winnipeg (Canada)

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