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Jambon Beurre, une podcast français depuis San Francisco

Jambon Beurre, une podcast français depuis San Francisco

Interview Podcast Jambon Beurre
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Journaliste et directrice d’une agence de communication, Marie Gabrielle est aussi aux commandes de l’excellent podcast français Jambon Beurre. Des émissions qui donnent la parole aux expatriés de tous les horizons.

À travers ses émissions mensuelles en direct de Californie, Marie-Gabrielle a eu envie de comprendre la démarche d’expatriation de tous ceux qui l’avaient précédée. Elle nous en dit plus lors de cette interview expat.

Pour les lecteurs de French Radar qui vous découvrent, pourriez-vous vous présenter ?

Microphone podcast interview expatriation

Je suis Marie-Gabrielle, j’ai 42 ans, j’ai étudié l’Histoire et le journalisme et j’ai commencé ma vie professionnelle à la télévision.

Puis j’ai créé Nouvelle Saison, une agence de communication qui fête ce mois-ci ses 10 ans et qui en plus de me faire vivre des aventures extraordinaires, m’a appris que la cause principale de l’échec était de ne pas oser essayer.

Il y a 18 mois, je suis venue m’installer à San Francisco (USA), apportant dans mes cartons ce projet de Jambon Beurre qui a mijoté tranquillement durant l’attente de mon visa et le premier confinement.

Vous vivez donc actuellement aux Etats-Unis, est-ce votre première expatriation et pourquoi cette destination ?

Oui c’est ma première expatriation, après avoir vécu absolument toute ma vie à Paris. C’était donc un sacré saut dans l’inconnu. Paris, j’y suis née, j’y ai grandi, j’y ai fait mes études, eu mes premiers jobs puis monté ma boite. Je suis viscéralement attachée à mon pays et à ma ville. J’ai toujours voyagé en aimant par dessus tout cette notion de « rentrer à la maison ».
La France, c’est ma culture, mes racines, ma famille, les gens que j’aime, des saisons marquées, des paysages que l’on a jamais fini d’explorer, une identité culturelle forte, un savoir-vivre unique et la meilleure gastronomie du monde, soyons un peu chauvin c’est « So French » !

Alors pour quitter tout ça, il n’y avait qu’une chose qui pouvait me faire bouger, l’Amour. C’est ce qui m’a donné des ailes au sens propre comme au figuré.

Jusqu’ici, je n’avais jamais vraiment compris ce qui poussait les expatriés à quitter leur pays et leurs proches pour un pays lointain. Je ne voyais que le déracinement, d’autant plus en Californie, à 9h de décalage horaire. Bref, l’American Dream, je n’y comprenais pas grand-chose.

Vous animez depuis un an le podcast “Jambon Beurre”. Quel est son thème et pouvez-vous nous raconter son histoire?

Logo du podcast Jambon Beurre

J’ai justement eu envie de comprendre la démarche d’expatriation de tous ceux qui m’avaient précédée.
Jambon Beurre s’intéresse aux Français installés en Californie. On imagine souvent qu’il n’y a là-bas que de jeunes ambitieux qui font fortune dans la tech, et il y en a de très brillants, mais pas que.
Il y a des profils très variés, arrivés à des périodes différentes, pas tous dans les mêmes conditions. Il y a parmi eux de vrais aventuriers !
Pour tous, c’est universel, s’expatrier est un saut dans l’inconnu, on a la sensation de repartir à zéro, il faut se faire de nouveaux amis, faire ses preuves dans son job, créer son nid, ses repères, ses habitudes, tout en gérant un rapport avec la France parfois pas simple. C’est un sacré défi.

J’ai eu envie de connaitre leur histoire, et surtout de la partager. Nous avons plus que jamais envie, besoin d’histoires qui nous inspirent, nous font réfléchir sur notre propre vie et nous donnent envie d’agir.

Ce podcast s’appelle Jambon Beurre, car le fameux sandwich me manque souvent, impossible de le retrouver ici. J’ai découvert la sensation étrange d’avoir des bouffées de nostalgie de mon pays. Des odeurs, des paysages, des atmosphères…
J’ai eu envie de savoir quel rapport mes invités entretiennent avec la France, ce qui leur manque ou au contraire, ce qu’ils sont heureux d’avoir découvert, d’une nouvelle culture et d’eux-mêmes.

JAMBON BEURRE Le podcast – Trailer

Qu’est-ce qui vous a décidé de vous lancer dans la création de votre podcast ?

J’avais très envie de tenter l’aventure du podcast et de me lancer un défi rapidement en arrivant.
J’aime les nouveaux challenges. L’adrénaline que cela génère, les peurs qu’il faut vaincre, les premières fiertés de chaque petite victoire, j’adore ça.

Lancer ce podcast c’était renouer aussi, 20 ans après, avec mes premières années de journaliste. Oser certaines choses que je n’ai pas eu le cran de faire au sortir de l’école.

J’étais convaincue que l’idée était bonne et le soutien de ceux à qui j’en avais parlé avant de partir m’a portée.

Avec les aléas de la rencontre, il faut accepter de ne pas avoir le contrôle sur tout, ce qui fait le sel de l’interview

Donner vie à un podcast, une identité, n’est pas forcément chose facile. Qu’est-ce qui vous plaît le plus dans cet exercice ?

Micro coeur

D’abord, je crois que mon plaisir sans cesse renouvelé est lorsqu’un invité accepte mon invitation, c’est le début de quelque chose sans qu’à ce moment-là je sache vraiment quoi.

Ensuite, je dois faire pas mal de recherches, explorer le domaine de l’invité pour avoir la maîtrise du sujet. Tout ce que j’aime dans le travail journalistique en fait.

Puis il y a quelque chose de magique avec l’interview. Ce travail de préparation devient une conversation, avec les aléas de la rencontre, il faut accepter de ne pas avoir le contrôle sur tout, ce qui fait le sel de l’interview.

Et enfin, ce que j’aime aussi par-dessus tout, ce sont les échanges avec ceux qui nous écoutent en France, en Californie, ou ailleurs. Après l’épisode d’Amanda Sthers, j’ai reçu beaucoup de messages d’auditeurs qui m’ont dit que cela leur avait donné envie d’écrire des lettres. C’est toujours émouvant de réaliser ainsi que notre conversation existe, voyage, inspire peut-être.

Est-ce que selon vous il existe une recette miracle pour réaliser un bon podcast et quels en seraient les ingrédients ?

Je ne sais pas vraiment s’il existe une recette miracle.
Je dirais que la qualité technique est primordiale, car avec la meilleure volonté du monde un auditeur abandonnera très vite si le son est mauvais, si les propos sont bourrés de tic de langage.
Je pense que tous les podcasts qui sont fait avec cœur et rigueur peuvent atteindre leur cible.

Painted Ladies
Painted Ladies à San Francisco (USA)

Vos invités sont des français expatriés aux profils très différents, parfois hors du commun. Comment les sélectionnez-vous ?

Avant de quitter la France j’avais noté dans un petit carnet ma liste rêvée d’invités, je l’alimente au fil de mes lectures, de l’actualité, de ce que je peux découvrir ici. Parfois ce sont des amis qui m’en suggèrent, ou même des thématiques, comme la sismologie, puisque la Californie est située sur une faille, et donc en alerte permanente, l’idée était très bonne.

Même avec ceux qui peuvent sembler les plus inaccessibles, soit par leur parcours universitaire brillantissime ou leur notoriété, je cherche à rendre nos discussions universelles pour que chacun puisse s’en inspirer, s’y retrouver.

Les notions de prise de risque, d’aventure, d’échec, de succès, de rapport à ses racines, de renoncement, d’accomplissement de soi, je pense que nous les partageons tous, un jour où l’autre nous y sommes confrontés. C’est rassurant de ne pas se sentir seul.
Et pour ma part, les belles histoires et encore plus celles semées d’embuches sont un moteur pour ma propre vie.

Jambon Beurre, le podcast à déguster sans modération

Il existe de nombreux formats de podcasts, de la chronique à l’histoire contée, en passant par l’émission entre amis. Quels sont vos préférés, et ceux qui actuellement vous inspirent ?

QR code Jambon Beurre

Je suis très enthousiaste face au succès grandissant des podcasts pour petits et grands : la reprise du pouvoir de l’audio dans notre monde saturé d’écrans.
J’écoute beaucoup, beaucoup de podcasts. Mes favoris sont ceux qui racontent des histoires, la Grande comme les petites.
Pas mal sont ceux d’émissions de radio qui me donnent la sensation de rester connectée à la France :

Transfert de Slate me bluffe pour leur talent à faire parler leurs témoins, je me laisse toujours embarquer par leurs histoires.
Ex m’a parfois émue aux larmes avec ses histoires d’amour qui donnent envie d’une chose : aimer.
J’ai découvert récemment The Good Place sur l’épanouissement au travail, c’est vraiment passionnant.
Et pour finir, ma recommandation pour un format court, bien produit, pour se tenir au courant de l’actualité au quotidien : Code Source, le podcast du Parisien, est top.

Comment les lecteurs de French Radar peuvent-ils découvrir la liste des épisodes et écouter Jambon Beurre ?

Jambon Beurre est disponible sur toutes les plateformes de podcast Apple Podcasts, Spotify, Deezer, Google Podcasts, et j’en oublie certainement. La technologie nous aide bien aujourd’hui, un épisode posté en un clic est relayé partout.
Chaque mois un nouvel épisode est posté. Il suffit de s’abonner gratuitement au podcast pour être averti de chaque nouvel épisode. Et si on veut soutenir Jambon Beurre, noter le podcast en lui donnant des étoiles ou laisser des commentaires lui donnera une meilleure visibilité.

Golden gate bridge
Golden Gate Bridge à San Francisco (USA)

Auriez-vous un conseil à donner à de futurs expatriés francophones qui désirent s’installer à San Francisco ?

Chaque expatriation est une aventure personnelle, et l’on arrive tous avec des points de vue, positifs ou négatifs. Ce sont je pense toutes ces idées reçues qui rendent l’aventure passionnante, lorsqu’elles s’évaporent ou se transforment peu à peu au quotidien. Elles rythment le tempo d’une expatriation je pense.

La vie est très douce à San Francisco, le soleil au quotidien je l’ai clairement définitivement adopté, et la nature prépondérante est un atout majeur de toute la baie.

Je conseillerais d’essayer de se faire des amis américains pour ne pas rester qu’entre Français.
Cela aide à mieux comprendre la culture, les habitudes, à se sentir peu à peu intégré dans cette nouvelle vie.
Et je dois bien l’avouer, à mon arrivée les américains ont été chaleureux, accueillants, patients avec mon anglais hésitant, je n’oublie pas à quel point cela a contribué à mon nouvel équilibre.

Pour conclure cette interview, que pouvons-nous vous souhaiter de bon pour l’avenir ?

De ressentir toujours autant de joie à réaliser chaque épisode, lors de la préparation de l’interview, la rencontre avec l’invité, et les échanges que génèrent la diffusion.
De continuer à voir le nombre d’écoutes augmenter, parce que soyons réaliste, c’est l’indicateur absolu de l’intérêt du podcast.
Et de décrocher certains interviews qui font partie de ma liste rêvée griffonnée un jour dans mon canapé à Paris quand a germé l’idée de Jambon Beurre. Omar Sy, si tu nous lis…

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