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Interview Expat : Mathilde, une française à Québec au Canada

Interview Expat : Mathilde, une française à Québec au Canada

Mathilde Québec
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Pour ce jeune couple de français, tout a débuté lors de vacances au Canada. Un véritable coup de coeur pour le pays et une expatriation quelques mois plus tard. 

Après quelques jours de réflexion, ils décident de se lancer et d’entreprendre les démarches pour s’expatrier à Québec (ville). Seule cité fortifiée d’Amérique du Nord, elle propose un rythme de vie nettement moins effréné qu’à Montréal, ou bien qu’à Paris d’où est originaire Mathilde. C’est justement ce à quoi elle aspirait : du calme et un dépaysement total. Rencontre.

// PRESENTATION

  • Prénom : Mathilde
  • Age : 32 ans
  • Situation familiale : En couple
  • Profession : Consultante en relations publiques
  • Pays et Ville d’origine : France – Paris
  • Pays et ville d’accueil : Canada – Québec
  • Nombre d’années en expatriation : 7 mois en mars 2018

// AVANT VOTRE EXPATRIATION

Portrait de Mathilde à Québec City au CanadaQu’est-ce qui vous a amené à vous expatrier ?

A la suite d’un voyage autour du monde effectué en 2013, nous avons passé 2 semaines au Québec. Nous avons eu un véritable coup de cœur pour cette magnifique région, et nous sommes rentrés à Paris avec des idées d’expatriation. Mais le traintrain quotidien a pris le dessus et nous avons mis nos projets de côté. Jusqu’en juillet 2016, où nous sommes revenus au Canada pour 2 semaines de vacances. C’est alors devenu plus clair dans notre esprit : le Québec nous attirait vraiment !

En mai 2017, nous avons sauté le pas, et entamé l’ensemble des démarches pour nous expatrier au Canada.

Les formalités ont-elles été compliquées à remplir ?

Les cuisiniers français ayant la côte partout dans le monde, c’est mon conjoint qui a décroché un emploi à distance. Une proposition d’embauche dans un restaurant de Québec lui a permis de prétendre à un visa de travail « Jeune professionnel ».

De mon côté, je pouvais demander un permis de travail « ouvert » puisque nous sommes conjoints de fait depuis plus de 6 ans. Le futur employeur de mon conjoint nous a mis en contact avec un cabinet d’avocats, ce qui nous a pas mal aidés. A notre arrivée devant les services d’immigration au Québec, l’obtention du visa s’est faite en 10 minutes – Beaucoup de stress en amont pour pas grand-chose !

Comment s’est déroulé votre déménagement ?

Nous avons quitté l’appartement dont nous étions les locataires quelques mois avant de partir au Canada. Nous avons vendu tous nos meubles et stocké le reste chez nos parents. Puis, nous avons obtenu des visas de travail de 2 ans, et nous ne savions pas encore si nous aurions l’envie ni la possibilité de rester plus longtemps. Dans cette optique, nous ne voulions pas emmener trop d’affaires et nous avions décidé de louer un appartement tout meublé. Nous avons donc débarqué à Québec avec 4 valises pour un total de 90 kilos de bagages.

// AU COURS DE VOTRE EXPATRIATION

Maisons à QuébecEst-il facile de louer un logement ?

Plutôt oui ! Ici au Québec, les propriétaires n’ont pas le droit de vous demander de caution, de loyers d’avance, de garants, de contrat de travail, etc. C’est très déroutant quand on vient de Paris ! Nous avons visité plusieurs appartements via une agence (qui ne nous a demandé aucun frais) et 4 jours après notre arrivée, nous avions les clés d’un appartement en plein centre-ville. Nous avons triplé notre surface habitable pour quasiment le même loyer qu’à Paris.

Vous cherchez un logement ? Consultez l’article : Canada : Repères et Astuces pour se Loger

Votre intégration a-t-elle été rapide et vous êtes vous facilement adaptée à votre nouveau pays ?

Nous qui en avions ras le bol du rythme effréné de Paris, alors on s’est vite fait à l’ambiance plus paisible de Québec ! Et puis les gens ici sont globalement très polis, très aimables. On s’est vite senti bien !

Avez-vous des amis locaux et quels sont vos conseils pour se lier d’amitié avec eux ?

J’ai commencé à fréquenter des québécois lorsque j’ai trouvé du travail. Mes collègues sont très sympathiques, mais chacun fait sa vie, ce qui est bien normal ! Au final, on ne se voit pas énormément en dehors des horaires de bureau.

A ceux qui souhaitent se faire des amis locaux, je conseillerais d’aller vers les autres et de ne pas attendre qu’on vienne à vous ! Le bénévolat ou la pratique d’un sport collectif peut également être une bonne approche pour rencontrer du monde.

Magnifique rue de la ville de Québec
Arrondissement historique du Vieux-Québec (Canada)

Fréquentez-vous d’autres expatriés, français ou autre ?

La communauté francophone est moins importante à Québec qu’à Montréal par exemple. Mon conjoint et moi avons tissé des liens avec des français de nos boulots respectifs. J’ai aussi rencontré des gens grâce à Instagram ! L’une de ces rencontres nous a menés à un dîner de Noël entre expatriés, c’était vraiment chouette de passer les fêtes ensemble alors que chacun était loin de sa famille.

Comment sont perçus nos compatriotes ?

C’est très cliché mais il me semble qu’ici les français sont perçus comme de grands amateurs de vin et de fromage, qui fument et disent beaucoup de gros mots (même si mes connaissances québécoises ne sont pas en reste sur ce dernier point !).

“Il faut aussi s’habituer à vivre +13 degrés un jour, et -13 degrés le lendemain !”

Quels sont les changements dans la vie de tous les jours qui vous ont le plus marqué ?

Le plus fou, c’est d’avoir à vivre au quotidien avec des températures hyper changeantes ! Je regarde mon application météo tous les matins avant de quitter notre appartement. A Paris, un coup d’œil par la fenêtre en me levant le matin et c’était réglé. Ici c’est inconcevable : il peut y avoir un beau ciel bleu, un grand soleil, et faire -30 degrés ! Il faut aussi s’habituer à vivre 13 degrés un jour, et -13 le lendemain !

Quels sont les + et les – de votre pays d’expatriation ?

Les plus : Le côté plus détendu des québécois, le fait que notre nouvelle ville ne soit pas surpeuplée, avoir pu vivre un vrai Noël blanc !

Les moins : être loin de ma famille et de mes amis, savoir que les températures négatives vont durer jusqu’en avril, devoir calculer les taxes et les pourboires qui s’ajoutent au prix initial des choses.

// VOTRE QUOTIDIEN D’EXPATRIEE

Mathilde devant un mur de neige et glaceAvez-vous conservé vos habitudes alimentaires ?

Pas tant que ça ! J’adore manger et découvrir de nouveaux produits, j’essaye d’acheter quelque chose de nouveau ou d’inconnu à chaque passage au supermarché. Le test n’est pas toujours concluant !

On mange surtout moins de fromage et de pain frais (nous étions de gros consommateurs en France), et qu’on a tendance à troquer le vin (qui est au moins 30% plus cher ici qu’en France) pour la bière : ici les microbrasseries sont légions !

“Les québécois sont très créatifs !”

Parlez-nous de l’offre culturelle et des loisirs proches de chez vous.

Il y a de nombreux musées à Québec, mais surtout beaucoup de galeries d’arts : les québécois sont très créatifs ! On trouve aussi plusieurs salles de concerts, de théâtre, des bibliothèques et on a même une équipe de hockey : c’est une équipe de jeunes mais c’est tout aussi populaire et impressionnant. Et puis bien entendu, tous les ans il y a le très célèbre Festival de Cinéma de la ville de Québec.

Le système de santé répond-il complètement à vos attentes ?

L’immigration canadienne exige que les expatriés soient détenteurs d’une assurance maladie / hospitalisation / rapatriement de la durée du visa demandé (à prévoir dans les frais d’expatriation !). A côté de ça, j’ai la chance d’avoir une bonne assurance maladie via mon employeur. Ceci étant, il paraît qu’il faut se lever très tôt pour voir un médecin, et que les délais pour consulter certains spécialistes sont interminables. Je ne saurais vous le confirmer : je n’ai pas encore été malade depuis mon arrivée !

“J’ai été surprise par le nombre de personnes qui pratiquent la course à pieds même par -20 degrés !”

Est-ce qu’il est facile de pratiquer du sport dans votre ville/région ?

Absolument ! La région est truffée de parcs nationaux, lacs, etc. On peut y faire de la randonnée, du ski, du vélo, du chien de traîneau …

Dans la ville de Québec, le ski de fond et le patin à glace sont possibles en hiver, et j’ai été surprise par le nombre de personnes qui pratiquent la course à pieds même par -20 degrés ! Enfin, les salles de sport sont nombreuses pour les plus frileux comme nous.

 Fairmont Le Château Frontenac à Québec
Le Château Frontenac (Vieux-Québec)

Voyagez-vous dans d’autres pays voisins ?

La proximité avec les Etats-Unis et le reste de l’Amérique de manière globale offre de nombreuses possibilités. Nous avons prévu notre premier voyage à New York City en avril prochain : j’ai hâte !

Globalement trouvez-vous le niveau de vie plus ou moins cher qu’en France ?

Certaines choses sont plus chères que d’autres, comme les courses par exemple. J’habitais Paris depuis plus de 7 ans, les prix un peu élevés de certains produits ne m’ont pas spécialement choqué. En revanche, les loyers sont beaucoup moins élevés ici.

// VOS RACINES

Illustration d'un coq aux couleurs de la FranceVous est-il déjà arrivé d’avoir “le mal du pays” ?

Régulièrement ! Mais c’est plus pour ma famille, mes amis. Avec le décalage horaire (6 heures de moins ici par rapport à Paris), quand tu as un coup de blues à 18h, il est déjà minuit en France : tu dois attendre le lendemain pour pouvoir parler à ta mère !

Avez-vous conservé des contacts avec la France ?

Je communique avec mes parents et mes amis tous les jours grâce à internet. On s’appelle via Messenger ou WhatsApp, et j’ai même trouvé une carte prépayée pour pouvoir appeler ma grand-mère qui est tout sauf techno ! Nous ne sommes pas encore rentrés en France, nous prévoyons un retour pour quelques jours à l’automne prochain. Mais nous attendons pas mal de visite à partir d’avril !

Malgré la distance, vous sentez-vous toujours concernée par la politique en France ?

Pour être honnête, je ne me suis pas beaucoup intéressée à la politique française depuis notre départ. Je ne regarde pas la télé, et j’ai plus tendance à m’intéresser à ce qu’il se passe ici, c’est important dans mon métier.

Magnifique couleurs d'une forêt canadienne
Les belles couleurs de l’été indien canadien

Qu’est-ce qui vous manque le plus de l’hexagone ?

La cuisine ! Le fromage, le pain, le vin : je suis une grande mangeuse, et ici non seulement on ne trouve pas toujours les mêmes produits que chez nous, mais ils sont aussi bien plus chers !

Vous sentez-vous toujours française ?

Evidemment ! C’est ce que je me suis répété en boucle avant de quitter Paris : « Tu seras toujours française, tu auras toujours un pays dans lequel rentrer ». C’est rassurant de garder ça en tête, ça permet de relativiser quand on est pris de doutes concernant notre projet d’expatriation. Mais plus encore depuis que je vis ici et que je me confronte au quotidien à une culture pourtant pas si éloignée de la nôtre, je me sens française.

// CONCLUSION

Feuille rougeAvez-vous d’autres projets d’expatriation ?

Le côté cosmopolite de Paris me manque un peu ! Peut-être que nous irons nous installer du côté de Montréal ou de Toronto si nous en avons l’occasion…

Quoiqu’il en soit, cette expérience nous a vraiment donné envie de continuer à voyager, et pourquoi pas, de tenter un nouveau projet ailleurs à l’issue de notre visa ?

Et si cette expérience en expatriation était à refaire ?

J’achèterais mes vêtements d’hiver chez Décathlon ou Uniqlo ! On ne trouve pas (encore) ces magasins ici au Québec ; ils proposent pourtant un choix de vêtements chauds à petit prix, l’idéal quand les températures sont négatives de novembre à mars !

Dans un autre registre, je pense qu’on essayerait de faire en sorte que je trouve un emploi avant le départ : mes 4 mois de recherches ont été assez frustrants !

Les 3 mots qui résument le mieux votre aventure à Québec ?

  • Humilité
  • Dépaysement
  • Magie !

Vidéo sur le Québec

Découvrez le très beau reportage de l’émission Echappées belles (diffusée sur France 5) qui propose un autre visage du pays du sirop d’érable et de Céline Dion. L’isles aux grues, les baleines de la Baie de Sainte Catherine, le festival de musique francophone sont les quelques étapes de Jérôme au pays des caribous. Laissez vous séduire !

Vidéo : Québec, le chant de la nature

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