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Interview Expat : Christelle à San Francisco

Interview Expat : Christelle à San Francisco

Photo de Christelle pour Interview sur French Radar - frenchradar.com
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C’est tout simplement par amour que cette jeune française s’est expatriée sous le soleil de la Californie aux Etats-Unis. Elle nous raconte son expatriation à San Francisco.

Une fois la décision de s’expatrier actée, les évènements se sont enchaînés très vite, les uns après les autres, nous indique-t-elle. Et en l’espace de seulement 2 mois la jeune mariée a quitté sa vie parisienne pour poser ses 4 valises à SF. Depuis, le bilan est très positif car pour Christelle “la qualité de vie à SF est assez incroyable“.

// PRESENTATION

  • Prénom : Christelle
  • Age : 32 ans
  • Situation familiale : Jeune mariée
  • Profession : Travaille dans le secteur Marketing
  • Pays et Ville d’origine : France > Paris
  • Pays et Ville d’accueil : USA > Californie > San Francisco
  • Nombre d’années en expatriation : 1

// AVANT VOTRE EXPATRIATION

Qu’est-ce qui vous a amené à vous expatrier ?

Illustration d'une ampoule symbolisant une idée

L’amour, bien sûr ! Et le soleil de la Californie. Mon chéri, à l’époque pas encore mon mari donc, s’est vu proposer un job à San Francisco par la société pour laquelle il bossait à Paris. C’était une belle soirée de juillet, on prenait un petit verre en terrasse, on s’est dit pourquoi pas… Et 2 mois plus tard on déménageait.

Les formalités ont-elles été compliquées à remplir ?

On a eu la chance d’être bien accompagnés, ce qui est souvent le cas lorsque l’on est muté par une société, américaine de surcroît. Ils nous ont aidés à préparer les papiers, le dossier pour l’ambassade et autres “douceurs” administratives.

Le plus compliqué a été le rendez-vous à l’ambassade et ce moment gênant, quand la personne derrière le guichet nous a demandé depuis combien de temps on était mariés : “3 jours, pourquoi ?

Comment s’est déroulé votre déménagement ?

Je crois que le plus dur a été de vider notre appartement, faire le tri de ce qu’on jette, ce qui part et ce qui reste ; et d’arriver à se mettre d’accord sur le tout (“comment ça, j’ai pas besoin de mon sèche-cheveux avec sa prise 230 volts ?!”).

Ensuite on a acheté 2 billets d’avion et on a dit au revoir à Paris. A l’arrivée, motivés par notre Airbnb pas terrible, il nous a fallu à peine deux semaines pour trouver notre appart. Résultat, le déménagement en soit s’est plutôt bien passé…  et pour cause, on n’avait que 4 valises (et un tapis).

// AU COURS DE VOTRE EXPATRIATION

Parliez-vous anglais à votre arrivée ?

Illustration avec un avion en papier et 2 mains

Oui et heureusement car je n’ose pas imaginer la galère de débarquer dans une ville inconnue, sans famille, sans amis et sans comprendre un mot… Cela dit, parler anglais en France et parler anglais aux US, ça n’a rien à voir ! Mais, pas de panique : au bout de quelques mois d’immersion on trouve ses mots plus facilement, et tant pis pour l’accent Frenchy … que les américains adorent de toute façon 🙂

Est-il facile de se loger ?

Le problème de San Francisco n’est pas tellement de se loger, mais plutôt de trouver un logement à un prix abordable ! Je pensais les loyers parisiens hors de prix, mais je n’avais rien vu… Ici, il faut compter par moins de 3.000 dollars pour un “one bedroom”. Je précise, car les américains ne comptent pas au mètre carré mais au nombre de chambre. Du coup c’est cher mais plutôt grand.

Votre intégration a-t-elle été rapide et vous êtes-vous facilement adaptée à votre nouveau pays ?

La clé de notre intégration a été de rencontrer rapidement d’autres français sur place (d’anciennes connaissances ou des amis d’amis d’amis…). Ils nous ont donné des conseils sur la vie locale, présenté leurs amis, emmené en week-end, aidé dans la recherche d’un job, etc. Une aide plus que précieuse, coeur sur eux.

The Golden Gate Bridge à San Francisco (USA) - French Radar
The Golden Bridge à San Francisco (USA)

Avez-vous des amis locaux et quels sont vos conseils pour se lier d’amitié avec eux ?

Les américains ne sont clairement pas des latins, chaleureux et ouverts, on ne va pas se mentir. Ce n’est pas facile de faire une rencontre et de passer à l’étape on-se-prend-un-petit-verre-après-le-taff.

Les amis américains que nous nous sommes faits ont clairement en commun d’être ouverts d’esprit, d’avoir beaucoup voyagé ou encore d’avoir d’autres amis qui viennent de l’étranger. Nous avons interrogé d’autres expats et tous ont ce même sentiment : la barrière entre le pro et le perso est extrêmement dure à franchir mais on ne perd pas espoir.  

Fréquentez-vous d’autres expatriés, français ou autre ?

Pleins ! La communauté française est assez importante à San Francisco, et on bosse tous plus ou moins dans le même milieu (comprendre la Tech) donc ça aide. Et puis un ami français vous en présente toujours 2 autres ou plus… à la fin on arrive à se faire de grands week-ends entre nous. Il faut dire que l’on a aussi tous un peu le mal du pays et on adore se retrouver pour parler saucisson en été, raclette en hiver et foie gras à Noël…

Comment sont perçus nos compatriotes ?

Les français ont très bonne réputation chez les américains. D’après la légende locale, nous sommes beaux, on s’habille bien, on est très drôles (c’est parce qu’ils ne comprennent pas nos blagues ça), et on a cet accent “soooo sexy-frenchy” qu’ils adorent.

Non, plus sérieusement, la France a une très bonne image dans le milieu de la Tech, nos écoles d’ingénieurs sont reconnues et nous sommes perçus comme de très bons éléments dans une équipe, de bons généralistes avec le sens du détail.

Transports à San Francisco : Market Street Railway
Les cable car sont très typiques de San Francisco

Quels sont les changements dans la vie de tous les jours qui vous ont le plus marqué ?

Mon chéri a commencé à bosser 2 jours après notre arrivée… sauf que moi j’ai dû attendre 3 mois pour recevoir mon permis de travail officiel. Donc je suis passée d’une vie très active à une vie pas active DU TOUT. Gros changement, mais heureusement il y a Netflix.

Une fois passée cette étape, je pense que ce qui m’a le plus marquée a été de partir du bureau à 6h du soir (et d’être dans les derniers), de ne plus prendre le métro mais le tram, de ne plus jamais mettre de manteau en laine, de collants ou d’écharpe (20 degrés tous les jours), de ne plus courir partout (moins de potes = moins d’apéro-dîners) et de pouvoir aller à la plage tous les week-ends !

Quels sont les plus et les moins de votre ville et pays d’expatriation ?

Je commence par les moins : pas de scène culturelle, c’est loin, très loin de la France, le décalage horaire, le climat (pas d’été, pas d’hiver, il fait le même temps toute l’année), les prix (tout est plus cher sauf les jeans Levis et l’essence).

Maintenant les plus : le soleil tous les jours, la surface dans les appartements, la plage à 20 minutes de route, la mer, la montagne, les week-ends au ski, à Los Angeles, au Mexique, en bateau… La qualité de vie est assez incroyable !

// VOTRE QUOTIDIEN D’EXPATRIEE

Christelle du blog paris-sanfrancisco pour frenchradarCôté professionnel, est-il facile de trouver du travail et y a-t-il beaucoup de différences avec la France ?

Tout d’abord, je tiens à préciser une chose : les français bossent beaucoup plus que les américains ! Peut-être qu’ils sont plus efficaces en moins d’heures, mais en tout cas, les journées finissent tôt ici. Ils sont très pro, c’est-à-dire pas de blagues au bureau, les réunions sont sérieuses, on n’est pas là pour déconner. Il faut arriver à trouver sa place dans un environnement plus normé même s‘il y’a des baby-foots partout…

Avez-vous conservé vos habitudes alimentaires ?

Autant que possible, même s’il a fallu s’adapter aux produits locaux. La bonne nouvelle c’est que les légumes sont bons, le poisson est extra-frais et tout est plus ou moins bio (ici on dit “organic”). Bien sûr, on ne trouve pas de canard confit ou de vieux Cantal mais on se rattrape sur les rāmen (Ndlr : soupe asiatique),  absolument délicieux, et les avocado-toasts lors du brunch ! San Francisco a une bonne sélection de restaurants et c’est sympa de découvrir autre chose que nos bistrots auvergnats.

Ceci dit il y a d’excellents restaurants français à San Francisco.

Vue sur les Painted Ladies à San Francisco (USA) - French Radar
“Painted Ladies”, maisons victoriennes colorées situées en face du parc Alamo Square

Parlez-nous de l’offre culturelle et des loisirs proches de chez vous.

L’offre culturelle n’est pas terrible, surtout comparé à Paris. Au total, San Francisco doit compter 5 musées et un opéra. J’en profite pour louer le travail du Théâtre du Lycée français de San Francisco, qui nous permet de voir des pièces en français, 5 à 6 fois par an.

San Francisco n’est pas une ville de culture, mais elle se rattrape par les activités qu’elle offre : en quelques heures de voiture on peut aller skier, camper, découvrir la Napa Valley, surfer, faire du bateau, du wake, du kite… il y en a pour tous les goûts !

Est-ce qu’il est facile de pratiquer du sport dans votre ville/région ?

Les américains, en tout cas en Californie, sont des fanatiques de sport. Ils font du jogging à 6h du matin, des randonnées le week-end (dire “hikes” pour faire local), du sport en salle 4 fois par semaine, des yogas-retreats. J’en culpabiliserai presque de préférer mon verre de vin à ma séance de spinning (torture qui dure une heure, sur un vélo, avec de la musique boom-boom et dans le noir).  

Voyagez-vous dans d’autres pays voisins ?

Le pays le plus proche est le Mexique, que l’on connaît déjà bien. Sinon, en quelques heures d’avion, on peut se rendre en Amérique Centrale, au Canada… mais les Etats-Unis offrent aussi de nombreuses destinations que l’on a pas encore eu le temps de découvrir, comme Miami, la Nouvelle Orléans, Chicago et j’en passe. Toutefois c’est au programme !

Globalement trouvez-vous le niveau de vie plus ou moins cher qu’en France ?

Le niveau de vie est extrêmement cher. Sans parler des loyers, que j’ai déjà mentionné, les courses, les restaurants, les vacances, tout coûte le double. Heureusement, les salaires sont eux aussi deux fois plus élevés qu’en France, donc l’un dans l’autre on s’y retrouve.

// VOS RACINES

Illustration d'un coq aux couleurs de la FranceVous est-il déjà arrivé d’avoir “le mal du pays” ?

Je pense que ces moments où la mère patrie nous manque sont faits de petites choses du quotidien. Pouvoir passer un coup de fil en fin de journée à votre meilleur(e) pote, trouver un bon boucher pour ce soir, aller déjeuner chez ma mère (ou la tienne ?) dimanche, lire Glamour en français dans le texte…

Le mal du pays nous permet aussi de mieux apprécier ce qui fait de la France un si beau pays (et non, je n’ai pas honte d’écrire ça !).

Avez-vous conservé des contacts avec la France et à quelle fréquence y retournez-vous ?

Quelqu’un de formidable a inventé WhatsApp. J’ai des groupes de conversations avec tous mes amis et ça permet de suivre leur quotidien, et eux le nôtre, et de discuter de tout et de rien tout le temps, sans avoir à programmer un coup de téléphone.

J’ai la chance de travailler pour une société basée en Europe, donc les occasions de rentrer sont fréquentes (déjà 2 depuis le début de l’année). On attend quand même les vacances de Noël en France avec impatience.

Statue de Buddha au Golden Gate Park de San Francisco (USA) - French Radar
Statue de bouddha au Japanese Tea Garden de San Francisco

Malgré la distance, vous sentez-vous toujours concernée par la politique en France ?

Humm. Alors je ne suis pas très politisée, il faut l’avouer, mais bien sûr on a suivi de près les élections présidentielles. Suivre la politique de son pays depuis un pays étranger permet de voir que chez nous c’est un peu mieux, surtout quand on compare un Trump avec un Macron !

Qu’est-ce qui vous manque le plus de l’hexagone ?

Fromage, vin, fromage vin, fromage vin, les apéros en terrasses, les copines, les copains, la famille, les vacances dans le sud, dans le désordre.

// CONCLUSION

Illustration d'un trèfle à quatre feuilles sur fond bleuAvez-vous d’autres projets d’expatriation ?

Pas encore… Pour le moment, on attend la Green Card et selon qu’on l’obtiendra ou non, on envisagera peut-être de déménager dans une autre ville du pays, Los Angeles, pour le soleil, ou New York, pour se rapprocher de la France.

Sinon, pourquoi pas prendre 4 ou 5 mois de congés sans solde et partir se balader en Amérique du Sud…. toutes les options sont ouvertes !

Si vous deviez choisir de donner un tout dernier conseil pour les futurs expatriés français, lequel serait-il ?

Ne restez pas dans votre coin ! Contactez des gens sur place, même si vous ne les avez jamais rencontrés. Les autres expats sont le meilleur moyen d’apprendre les combines locales, de se faire des amis et de se sentir chez soi.

Découvrir le blog expat de Christelle : paris-sanfrancisco.com

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