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Interview expat : Catherine, française expatriée à Sydney

Interview expat : Catherine, française expatriée à Sydney

Photo de Catherine au bord de la mer à Sydney
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Catherine est une maman originaire de Paris qui s’est expatriée en famille en 2017. Elle nous raconte son expérience d’expat et nous livre une mine d’informations sur la ville de Sydney et plus généralement son nouveau pays d’accueil, l’Australie.

// PRESENTATION

  • Prénom : Catherine
  • Age : 50
  • Situation familiale : Mariée – 2 enfants
  • Profession : Volontaire dans une ONG française agissant en Inde auprès des enfants des rues de Calcutta – les galopins de Calcutta –  et Bloggeuse
  • Pays et Ville d’origine : France – Région parisienne
  • Pays et ville d’accueil : Australie – Sydney
  • Nombre d’années en expatriation : 8 ans en décembre 2018

// AVANT VOTRE EXPATRIATION

Qu’est-ce qui vous a amené à vous expatrier ?

Illustration d'une ampoule symbolisant une idée

Nous avions découvert l’Australie durant notre voyage de noce et en étions tombés amoureux. La décision de partir s’est faite sur un profond ras-le-bol, alors que nous avions une vie très confortable en France. Nous étions très insatisfaits du rythme et système scolaire français,  du peu de perspective d’avenir pour nos enfants, une morosité ambiante qui était pesante, un sentiment d’insécurité grandissant qui nous privait ou restreignait dans nos libertés,  un climat parisien “pas top du tout”, et l’envie que nos enfants deviennent bilingues en évoluant dans un monde diffèrent, moins stressant que ce qui nous était imposé en France.

Les formalités ont-elles été compliquées à remplir ?

Nous avons commencé les démarches depuis la France, 1 an et demi avant de partir. Entre les différentes traductions de documents réalisées par des traducteurs assermentés NAATI puis le passage de l’IELTS (test de langue), cela n’a pas vraiment été simple. Puis constatant que la situation de nos démarches prenait beaucoup de temps que prévu, nous avons décidé de partir nous installer sur place pour accélérer le processus. Et en 6 mois nous avons enfin obtenu le précieux sésame !

Alors oui ce n’est pas simple, mais il faut s’accrocher à ses rêves, et le paradis est à ce prix-là.

// AU COURS DE VOTRE EXPATRIATION

Parliez-vous anglais à votre arrivée ?

Oui, nous parlions tous anglais avec différents niveaux, à l’exception de notre fils qui ne parlait pas un seul mot.

Est-il facile de se loger en Australie ?

Illustration avec un avion en papier et 2 mains

Nous avons eu de la chance dans notre cas précis, d’autant que nous avions déjà choisi l’école pour nos enfants et qu’il nous fallait alors trouver quelque chose à proximité. Cependant, il faut avouer que non, il n’est pas facile de trouver un logement.  Comme nous n’avions pas de visa permanent, que nous n’avions pas d’historique, pas de référence, pas de garant, je dois dire que nous avons eu une chance extraordinaire de pouvoir trouver rapidement. En même temps nous n’étions pas très exigeants.

Trouver un logement ici, c’est comme partir à la chasse – certains mettent en place de véritables stratégies pour en trouver un.

Votre intégration a-t-elle été rapide et vous êtes vous facilement adapté à votre nouveau pays ?

Comme nous avions inscrit notre fils dans une école australienne avec un programme français, de nombreuses familles s’y rendaient. J’ai donc pu discuter à la sortie de l’école avec d’autres mamans, recevoir des conseils, des explications à mes questions, et partager des bons plans.

Oui, le groupe de françaises était là et certaines personnes nous ont vraiment bien aidées. Un grand merci à elles.

Pont Sydney Australie Opera House
Le Harbour Bridge (littéralement : le pont du port)

 Avez-vous des amis locaux et quels sont vos conseils pour se lier d’amitié avec eux ?

 Nous avons très peu d’amis Australiens. Ce sont plus des connaissances que véritablement des amis. Nous n’avons pas le même passé avec les mêmes références. Nous n’avons pas le même humour et la même façon de vivre. Les australiens sont des gens absolument adorables, mais ils ne vont pas forcément chercher à créer de liens forts avec vous.

Fréquentez-vous d’autres expatriés, français ou autre ?

Oui, et le peu d’amis que nous avons sont des francophones qui se sont expatriés pour vivre en Australie il y a longtemps. Mon mari étant d’origine indienne, nous avons aussi quelques  amis indiens.

Comment sont perçus nos compatriotes ?

C’est une question intéressante. Parfois très bien, mais aussi parfois très mal. Beaucoup de personnes adorent notre accent quand nous parlons anglais et la France fait encore rêver beaucoup de monde. Parmi ceux qui ont déjà pu voyager en France, la plupart reviennent en Australie en pensant « C’était bien. Mais pas aussi bien que nous le pensions ! ». Il en est de même concernant certains français qui s’expatrient pour habiter ici.

Voici les 4 catégories qui entrainent des comportements différents :

  1. Il y a les backpackers, des jeunes qui sont véritablement en Australie pour le plaisir. Et une petite minorité d’entre eux ne sont pas toujours très respectueux. On note de plus en plus de vols à l’étalage, et ici cela se nomme d’ailleurs le « French shopping »… c’est pour dire !
  2.  Il y a les français qui s’expatrient à la demande de leur employeur, et qui savent qu’ils ne restent que 2 ou 3 ans. Malheureusement pour certains l’expérience n’est pas des plus plaisante ce qui engendre un comportement qui n’est pas des plus amical avec les locaux. Du coup, j’entends parfois des réflexions qui nous classifient comme étant “râleurs” et “hautains”.
  3. Il y a fort heureusement aussi ceux qui ont un coup de cœur pour l’Australie et qui décident de s’y installer, comme nous. Ou bien ceux qui ont un conjoint australien, et qui s’adaptent très bien à leur nouveau pays d’adoption. Ils sont heureux d’être là et le font savoir. En général avec ce type de profil de français il n’y a aucun problème et on est alors plutôt bien considérés par les locaux.
  4. Dernière catégorie : les français qui viennent simplement quelques semaines pour faire du tourisme. Il y a ceux qui adorent et enfin ceux qui se plaignent de tout sans arrêts.

Grosso modo nous sommes souvent considérés comme râleurs, ce qui n’est finalement pas juste une légende !

Paysage sauvage australien : Uluru dans le Outback
Uluru (Ayers Rock), le rocher le plus célèbre d’Australie

Quels sont les changements dans la vie de tous les jours qui vous ont le plus marqué ?

Le rythme de vie plus cool, assurément. Par exemple, mon mari quitte le bureau à 17h30 et il est le dernier. Quant à mes enfants ils finissent l’école à 15h. A noter également la façon dont on enseigne aux enfants.

Quels sont les plus et les moins de votre ville et pays d’expatriation ?

Plus le temps passe et moins je trouve justement qu’il y a de « moins » !

Les « plus » par rapport à Paris 
– Moins de monde, donc moins d’embouteillages.
– Pas de file d’attente à faire nulle part.
– Une administration et un système bancaire rapides et compétents.
– Un climat plus agréable qu’à Paris (en même temps il n’y a pas de mal à faire mieux !).
– Des gens sympas, souriants, aimables et respectueux. On se sent en totale sécurité et les gens font confiance.
– On a la formidable sensation d’être plus libre.
– On mange très bien en Australie. On y trouve de bons produits frais et vraiment de tout. Le café, qui est sacré ici, est d-é-l-i-c-i-e-u-x.
– On a le sentiment que tout est plus facile en Australie.

Les « moins »
– Les restaurants qui ferment un peu tôt.
– Le prix du panier de la ménagère qui est assez cher, quoi que … plus je rentre en France, plus je trouve que tout est cher.

Pour réussir son intégration, quel est le meilleur conseil que vous puissiez donner aux nouveaux expatriés ?

Ne pas arriver ici en pays conquis comme je peux le constater chez certains français. Il faut rester humble, prendre le temps de découvrir les richesses qu’offrent ce merveilleux pays (mais ceci est valable partout dans le monde !). Perdre la mauvaise habitude de tout critiquer, ce qui empêche de s’ouvrir et  savourer.

Si on souhaite venir définitivement en Australie, il faut s’accrocher à ses rêves, ne pas baisser les bras, même quand c’est difficile et qu’on en voit pas le bout. L’Australie se mérite, et « impossible » n’est pas Français – Alors il faut être persévérant car ça en vaut la peine.

Si vous venez avec des enfants, ne cherchez pas à en faire trop pour qu’ils apprennent l’anglais. Le fait qu’ils baignent dans l’anglais toute la journée à l’école est suffisant pour qu’ils deviennent bilingues. Au contraire, il faut tout faire pour conserver le français qui s’oublie très vite : radio en français, TV en Français, parler français a la maison.

Et puis pourquoi pas saisir l’occasion d’arrêter de fumer car ici il est assez rare de voir quelqu’un la clope au bec ?

Être prêt à réduire son niveau de vie, ou à changer de métier pour rester en Australie. Car inévitablement d’autres choses viendront compenser, et ici il n’y a pas besoin de dépenser beaucoup d’argent pour s’amuser, sortir le weekend, faire une balade dans le bush, profiter d’une après-midi plage, organiser un barbecue entre amis… ce sont les joies des plaisirs simples !

// VOTRE QUOTIDIEN D’EXPATRIEE

Illustration d'un soleilCôté professionnel, est-il facile de trouver du travail et y-a-t’il beaucoup de différences avec la France ?

Oui, il y a quelques différences, comme les horaires : ont fini plus tôt sa journée de travail. En revanche on ne s’éternise pas pour prendre le repas du midi, et souvent un sandwich sur le coin du bureau suffit. Tant que le travail est fait, les entreprises sont moins à cheval sur le fait qu’on termine plus tôt ou que l’on décide de travailler de la maison pour garder un enfant malade.

En Australie les réunions interminables n’existent pas et il est rare d’en avoir qui durent plus de 30 minutes. Les intervenants savent parfaitement préparer en avance ce qu’ils ont à dire et entrent immédiatement dans le vif du sujet. On reste sur l’essentiel. Il est aussi fréquent de se retrouver tous ensemble en dehors du travail pour prendre un verre, ou organiser un barbecue entre collègues le weekend.

Avez-vous conservé vos habitudes alimentaires ?

Oui totalement. Nous adorons aller déjeuner en famille dans des petits cafés les weekends pour y déguster de bonnes petites salades. Nous privilégions ce genre d’établissement plutôt que les traditionnels restaurants où les gens y passent des heures.

Les infrastructures publiques sont-elles suffisamment développées.

Oui bien sûr. L’Australie est un pays tout neuf et moderne avec de très bons réseaux routiers (bus) et aériens. On aimerait juste que le système ferroviaire se développe davantage avec une ligne TGV pour relier Sydney à Melbourne, Canberra ou Brisbane, plutôt que d’avoir à prendre l’avion.

Luna Park en Australie
Le Luna Park de Sydney (Australie)

Parlez-nous de l’offre culturelle et des loisirs proches de chez vous.

Sydney propose une offre culturelle un peu moins dense que ne le fait Melbourne (Open d’Australie, Grand prix automobile…). Toutefois il y a quand même un grand nombre d’événements comme : les expos permanentes de photographies, de peintures, les comédies musicales, les opéras, les ballets, les cabarets, les différents festivals de films étranger dont le « French film festival » (qui a un succès énorme). Sans oublier aussi « Sculpture by de sea », « Le Vivid festival » ou encore le « Easter show ».

A Sydney on célèbre aussi la St Valentin, Pâques, ou Noël en grand. Tout le monde connait le feu d’artifice du  nouvel an à proximité de pont (Harbour bridge), qui est sans doute le plus beau au monde. On célèbre aussi les fêtes étrangères comme « le nouvel an chinois », « le nouvel an indien », « le 14 juillet français» (bastille Day), Oktober feast, etc…..

N’oublions pas les célèbres manifestations comme le Marathon de Sydney et la course à la voile Sydney-Hobart.

L’alimentaire est aussi fréquemment mis à l’honneur avec le salon du chocolat, le festival de la pomme ou de la nourriture provenant du monde entier.

Il y a aussi beaucoup de concerts organisés… et tant d’autres choses que j’ai l’habitude de dire que ” les australiens ne perdent aucune opportunité de faire la fête ou de célébrer quelque chose ! “

Le système de santé répond-il complètement à vos attentes ?

Oui, et c’était une de mes craintes en m’expatriant en Australie. Mais j’ai trouvé des médecins hautement qualifies, nous avons un régime de remboursement des frais de santé (Medicare) qui est finalement assez semblable à celui que nous avions en France. Il y a également de bonne mutuelles.

Seul bémol : les médicaments sont payants et non remboursés.

Est-ce qu’il est facile de pratiquer du sport dans votre ville/région ?

Oui c’est super facile. Il y a des centaines de kilomètres de chemins de randonnée, donnant même sur le bord de mer, dans le bush de Sydney. On peut aussi simplement aller à la plage, faire du surf, du kitesurf, du golf, du vélo. Il y a des terrains de rugby partout. Il est possible de jouer au tennis, au cricket, de plonger dans l’une des nombreuses piscines. Les australiens sont hyper sportifs, alors “ça coure et ça fait du jogging de partout !”.

D’ailleurs en proportion au nombre d’habitants, l’Australie se positionne toujours très bien au niveau sportif. C’est souvent le cas lors des jeux olympiques par exemple.

Paysage paradisiaque avec un Kitesurfeur
On peut difficilement évoquer l’Australie, sans parler du surf

Voyagez-vous dans d’autres pays voisins ?

Oui. L’Australie est située dans la zone Asie-Pacifique donc nous sommes déjà allés en Nouvelle Calédonie, Nouvelle Zélande, Bali, Laos, Cambodge, Thaïlande, Inde, Maldives et Sri Lanka. Et ce n’est pas fini !!

Globalement trouvez-vous le niveau de vie plus ou moins cher qu’en France ?

On a l’habitude de dire que l’Australie est chère, plus chère que la France. Mais plus les années passent et moins je trouve que cela soit exact. Oui le niveau de vie est élevé, mais ce n’est pas pire qu’ailleurs. Par exemple l’essence est moins chère, les taxes locatives aussi, il n’y a pas de taxe foncière quand on est propriétaire, pas de taxe sur les piscines, pas de redevance TV, pas de frais de succession, etc… Si vous mettez bout à bout tous ces “avantages”, cela représente une belle somme d’argent en fin d’année !!

// VOS RACINES

Illustration d'un coq aux couleurs de la FranceVous est-il déjà arrivé d’avoir “le mal du pays” ?

Oui au début. Et parfois entendre simplement le clocher d’une église sonner me manque. Egalement le fait de me promener dans un petit village français en pierre typique aussi. Et bien entendu inévitablement les amis de longue date me manquent.

Avez-vous conservé des contacts avec la France et à quelle fréquence y retournez-vous ?

Oui et nous y retournons au moins une fois par an pour revoir la famille et les amis. Nous sommes en contact constant avec eux. Le but de nous expatrier en Australie n’était pas de couper les liens, mais plutôt d’apporter un nouveau confort de vie.

Malgré la distance, vous sentez-vous toujours concerné par la politique en France ?

Oui, principalement lors des présidentielles. Cependant quand j’étais en France la politique me “saoulait” un peu, alors il est évident qu’étant à des milliers de kilomètres cela ne m’intéresse finalement que très peu.

Qu’est-ce qui vous manque le plus de l’hexagone ?

Les amis, nos amis !!

// CONCLUSION

Avez-vous d’autres projets d’expatriation ?

Non pas pour le moment. Mais dans 2 ou 3 ans, quand nos enfants auront quittés le nid, alors pourquoi pas reconsidérer la question.

Si vous deviez choisir un tout dernier conseil pour les futurs expatriés français, lequel serait-il ?

Si vous rêvez de l’Australie, vous avez fait le bon choix. Accrochez-vous, battez- vous  pour vos rêves !! Et puis surtout lisez mon blog “Un french toast en Australie” ou bien contactez-moi si vous avez des questions.

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